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Petite gazette de mes lectures

6 juin 2018

La vie mouvementée d'Henriette Campan/Geneviève Haroche-Bouzinac

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La Vie mouvementée d'Henriette Campan

Geneviève Haroche-Bouzinac

Flammarion, 2017

Résumé

Henriette Campan aura eu tant de vies...
Et pourtant, une femme unique guide les lignes de cette passionnante biographie. Son parcours est d'une grande modernité : par nécessité économique, la jeune femme devient lectrice à la cour de France, avant d'entrer au service particulier de la reine Marie- Antoinette. Son père, chef du bureau de traduction aux Affaires étrangères, lui a donné le goût des idées nouvelles, convaincu de la nécessité de réformer un régime exsangue. Henriette Campan parle plusieurs langues, vénère les livres et les auteurs. Un bel esprit qui, au fil des épreuves, lui permet de résister à la fatalité des destins propres aux femmes de son temps.
À Versailles, sa vie bascule. Cette observatrice discrète est aux premières loges pour consigner dans ses carnets la matière de ses futurs Mémoires. Contre toute attente, la liberté lui vient avec la Révolution. À quarante ans, sans argent, éprouvée par les violences dont elle a été témoin, Henriette Campan ouvre un pensionnat, véritable laboratoire où elle crée sa méthode d'éducation, en offrant aux filles de larges pans de la connaissance jusque-là réservés aux garçons. Mais, si l'Empereur la nomme à la tête de la Maison de la Légion d'Honneur, il s'oppose à sa volonté de former une élite féminine, pendant de l'élite masculine qu'il est en train de fonder.
Fruit d'une longue enquête à travers des archives inédites en France et aux États-Unis, cette biographie éclaire d'un jour nouveau le parcours d'Henriette Campan ; elle apparaît ici maîtresse de sa vie, entreprenante, inventive, à l'image de sa devise : «Les talents sont la vraie richesse.»

Avis et contenu 

J'ai eu un petit peu de mal à entrer dans ce livre au début, parce que je ne m'attendais pas à lire un livre aussi détaillé d'un point de vue ''histoire politique''. Vous verrez qu'il ne s'agit pas seulement d'une biographie de Mme Campan au sens strict ou intime mais bien d'une vie qui s'inscrit dans le déroulement des évènements de l'Ancien Régime et de l'épopée Napoléonienne. Pourquoi une description aussi poussée des évènements? Parce que cela est nécessaire pour comprendre la vie de notre ancienne femme de chambre. En réalité Mme Campan (loin de s'être retirée du monde après la Révolution), est restée une personne influente et proche des personnes importantes de son temps. ''Mère adoptive'' (de par sa position d'enseignante/surintendante de son institution qu'elle a désiré unique en son genre, dont le programme était basé avant tout sur l'amour et le bien-être de ses pensionnaires) de jeunes filles destinées à devenir reines, femmes de maréchal, elle a su se faire aimer d'un grand nombre de futures héritières, celles issues de la Monarchie, d'autres de l'Empire et même de la République Américaine. On ne peut pas comprendre la vie de Mme Campan sans évoquer les événements politiques qui ont eu un impact sur sa vie, ses décisions, ses difficultés financières, ses revirements de situation familiale, ses choix professionnels. Si proche de la cour de Marie-Antoinette, elle défendra toujours son ancienne maîtresse bien que regrettant certains de ses choix. Cela ne l'empêchera pas de se lier à la famille Bonaparte, par l'entremise de sa chère Hortense qu'elle élèvera dans son école et qu'elle considérera toute sa vie comme sa fille. Je pense qu'une fois la lecture de ce livre achevée, il est très difficile de trouver encore un sujet non exploité de la vie privée de Mme Campan. Le récit est très complet, tout est dit!

Ce que j'ai particulièrement aimé : le fait que l'auteur nous rapporte un grand nombre de passages de lettres de Mme Campan destinées ou reçues par sa famille, Joséphine et Hortense de Beauharnais, ses élèves russes, polonaises, américaines... Je trouve que cela donne un côté plus intime au récit. On se fait une idée du caractère des soeurs, des filles adoptives et de la femme de l'empereur avec qui elle a tissé des liens. Naturellement, on perçoit ces personnalités à travers le regard plutôt favorable de Mme Campan... mais cela permet de se faire une idée de l'entourage impérial, des rivalités... sans passer à côté de la vie de notre héroïne, ses liens avec son époux, son fils, ses nièces et ses amies. Il est également étonnant de pouvoir constater l'influence qu'a eu l'éducation de Mme Campan sur ses pensionnaires qui resteront très souvent amies à l'âge adulte et unies par un lien fraternel qui ira au-delà des conflits politiques.

Je recommande ce livre à tous les amoureux de l'Ancien Régime et de l'époque Napoléonienne, mais aussi aux personnes désireuses d'en connaître plus sur l'histoire de l'éducation des filles au début du 19ème siècle.  

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29 mai 2018

L'Excessive/Alexandra Lapierre

 

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L'Excessive

Alexandra Lapierre

Plon 2010 (Pocket)

Résumé 

Libertine, adultère et bigame, l’histoire vraie d'une grande séductrice. Libre et déterminée, intelligente et spirituelle, Elizabeth Chudleigh traversa le XVIIIe siècle en laissant derrière elle un parfum de scandale. Issue de la petite noblesse, elle devint la protégée du roi d’Angleterre, l’amie de Casanova et de l’impératrice Catherine II de Russie, avant d’essuyer des défaites dont aucune femme n’aurait pu se relever. Mais elle sut transformer ses naufrages en triomphes. Elle aima la vie, le pouvoir et les hommes avec passion. Ils l’aimèrent à la folie.

Mon avis 

Voici une petite biographie qui se lit agréablement bien, dans un style simple, fluide et plein d'ironie.. J'aime beaucoup Alexandra Lapierre et je suis rarement déçue par ses écrits. J'ai lu ce livre en (même pas) deux jours. On va droit au but et je trouve que le sujet est bien cerné. On ne s'étend pas des heures sur le contexte historique ou sur des évènements politiques qui n'apporteraient pas grand chose au final pour la compréhension du caractère de la duchesse de Kingston, mais l'auteur sait toutefois encadrer ses propos par des explications sur la morale et la société du temps et sait faire ressortir le caractère assez spécial pour son époque de notre aventurière. L'histoire en elle-même paraît incroyable tant elle est extravagante! Comment une femme a pu vivre autant de choses, connu autant de pays, se lier d'amitié avec autant de souverains, partir de presque rien pour devenir l'une des femmes les plus riches d'Europe et être courtisée par les plus grands!? Sa vie fut tellement rocambolesque qu'on a peine à croire que l'héroïne ne fut pas inventée de toutes pièces!

J'ai passé un bon moment de lecture et je recommande ce petit ouvrage distrayant!

Chudleigh,_Elizabeth

 

 

26 mai 2018

Merveilleuses/Catherine Hermary-Vieille

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Merveilleuses

Catherine Hermary-Vieille

Le livre de Poche, 2013

Résumé

1794. Après la Terreur, un climat de divertissements et d'excès règne sur Paris. Jouissance et plaisirs sont les mots d'ordre des Merveilleuses, les égéries frivoles et charmantes de cette période charnière. Elles collectionnent les amants comme d'autres les chapeaux, lancent les modes les plus provocantes et mènent par le bout du nez les hommes au pouvoir. Rose de Beauharnais et Thérésia Cabarrus, les plus merveilleuses d'entre ces Merveilleuses, profitent de la liberté retrouvée. Pour l'amour d'un petit général corse, nommé Premier Consul à son retour d'Égypte, Rose deviendra Joséphine, rompant avec son passé tumultueux. 
Amours, ambitions, secrets d'alcôves, conspirations, Catherine Hermary-Vieille restitue avec son talent romanesque et sa vivacité d’écriture les mœurs de cette époque incertaine et libertine, entre la Révolution et l’Empire.

Mon avis

Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé, mais je n'ai pas pu terminer ce livre, c'était au-dessus de mes forces! Pourtant j'adore l'auteur mais là, j'ai eu l'impression qu'on passait à côté du sujet sur la fin du livre. Au début on apprend beaucoup de choses sur Joséphine, encore Rose de Beauharnais, sa vie dans les îles, ses déboires conjugaux... mais arrivé à la moitié du livre, on a l'impression de lire une biographie sur Thérésia Tallien mais en accéléré. Alors effectivement le livre parle des merveilleuses en général mais dans ce cas, pourquoi préciser en résumé et sur la jaquette du livre que le récit sera axé sur Joséphine? Du coup moi je suis restée sur ma faim. Ensuite vers la fin du livre, ce n'est qu'une succession d'événements purement politiques avec une accumulation de personnages... et je n'avais vraiment pas envie de lire ça, j'étais partie sur une biographie de Joséphine, sur des anecdotes croustillantes concernant ces femmes séductrices et provocantes (et ce n'est pas ce qui manque dans la vie de ces femmes) . Des morceaux entiers de leur vie sont passés et je trouve cela dommage notamment pour la compréhension du caractère des personnages. D'ailleurs pour avoir lu d'autres écrits sur Rose de Beauharnais, j'avoue que j'ai eu du mal à la reconnaître. Je suis vraiment déçue, je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre et quand bien même le sujet était ''les merveilleuses'' en général, je n'ai pas vraiment trouvé qu'on était dans le sujet! Tant pis!

23 avril 2018

Bonaparte amoureux/Claude Dufresne

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Bonaparte amoureux

Claude Dufresne

éditions Bartillat 

2004

Résumé :

Si Bonaparte est célèbre pour ses grandes victoires sur tous les champs de bataille d'Europe, il y a un autre domaine où il a remporté aussi de brillants succès: celui de l'amour. Citons d'abord l'incomparable Joséphine de Beauharnais, la plus forte passion de sa vie. Celle-ci occupe une place centrale dans cette vie hors du commun. Alors qu'il doit partir pour ces expéditions qui feront sa renommée de général en Italie, en Égypte, Joséphine, restée à Paris, se livre à de nombreuses aventures avec d'autres hommes tout en recevant de Bonaparte des lettres d'amour dignes d'anthologies amoureuses. La première impératrice tient un rôle essentiel dans la vie de Bonaparte, car elle exerça sur lui une grande influence. De nombreuses femmes jalonnent son parcours amoureux Marie-Louise, future impératrice, et Marie Walewska, son " épouse polonaise ", ainsi que d'autres moins célèbres. Avec son habituel talent de conteur, Claude Dufresne nous fait revivre la chronique sentimentale d'un être d'exception, dont le cœur savait aussi battre très fort

 

Mon avis :

Je n'ai pas eu un coup de cœur pour ce livre mais la lecture a été plaisante et j'ai appris beaucoup de choses. Je ne sais pas si l'auteur est impartial, mais si c'est le cas, j'ai découvert un Napoléon ''collectionneur de femmes'', ''un coureur de dot'', ''un coureur de jupons''... Pour ma part je ne connaissais que l'aspect militaire du personnage et très peu de choses sur sa vie sentimentale. Parfois intransigeant, cruel, utilisant et jetant les femmes au fil de ses humeurs, il est aussi capable d'aimer, sa Joséphine ou Marie Waleska,...

Le point négatif de ce livre est peut-être la description de toutes les passades de l'empereur, même les rencontres d'une nuit et cela fait beaucoup et c'est un peu lassant... J'aurais préféré avoir un peu plus de citations de lettres intimes qui sont pour moi le reflet des sentiments et cela aurait apporté un peu plus d'intimité au livre. 

27 mars 2018

La Modiste de la reine/Catherine Guennec

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La modiste de la reine

Catherine Guennec

éditions JC Lattès 2004

Résumé

Jeune couturière pauvre, elle quitte Abbeville et sa Picardie natale pour venir travailler à Paris. Elle vole vite de ses propres ailes et ouvre son magasin : Le Grand Mogol.
Le règne de Louis XV touche à sa fin. Bientôt, elle prend le chemin de Versailles et sa vie s'éclaire d'une rencontre inattendue, une flamboyante et royale amitié. 
En Rose Bertin Marie-Antoinette a trouvé son ministre des modes. Coiffure à la Belle Poule, pouf aux sentiments, chapeau feu d'opéra, bonnet à la chercheuse d'esprit ou en sorcière, quès aco... 
Les créations de la divine Bertin explosent de diversité, d'invention. Et Paris devient la capitale du bon goût. Avec ce roman vrai, Catherine Guennec exhume un destin de femme éblouissant, audacieux, traversé de hasards magnifiques, d'amours secrètes, d'amitiés indéfectibles. Où l'on croise Jeanne du Barry, Vigée Le Brun, la Polignac, Marie-Thérèse de Lamballe, le Chevalier d'Eon, Chateaubriand, Greuze, Paul Ier de Russie... (d'après babelio)

 

Mon avis

 

J'ai lu ce livre très rapidement, la lecture est simple et fluide. C'était une histoire agréable mais je trouve que l'auteur passe très très vite sur les évènements de la vie de Rose Bertin. Le début est intéressant, on apprend pas mal de choses sur sa vie, sur son ascension sociale, même si j'aurais aimé avoir un peu plus d'éléments sur son enfance. Ensuite, Rose part pour Paris, elle créer sa boutique et à partir du moment où elle rencontre la reine, l'auteur s'attache surtout à décrire la société aristocratique en général et la mode en particulier. Tout y passe sur l'évolution des bonnets, des chapeaux de paille, les couleurs préférées de la reine, les tissus, les commandes... On n'en apprend très peu sur sa vie privée mais on en découvre la femme d'affaires. Pour celui ou celle qui comme moi aime l'histoire de la mode (comme l'indique le titre ''la modiste de la reine''), ce livre est très intéressant, par contre si vous cherchez un roman très biographique, je ne pense pas que cela vous conviendra.  

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12 mars 2018

Les princesses assassines/Jean-Paul Desprat

 

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Les princesses assassines

Jean-Paul Desprat

Editions du Seuil, 2016

 

Résumé

Juillet 1652. Dans les derniers jours de la Fronde, le duc de Beaufort, petit-fils d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, tue en duel le duc de Nemours, son beau-frère. La mort du "beau Nemours" laisse ruinées Jeanne Baptiste et Marie-Françoise, ses deux filles. Élisabeth de Nemours, leur mère, va dès lors tout mettre en œuvre pour les marier. Jeanne Baptiste épouse le duc de Savoie, Marie-Françoise le roi du Portugal. Mais le sort semble s'acharner sur les deux princesses. Le mari de la première se révèle être un pervers couvert de maîtresses ; quant au roi du Portugal, la rumeur le dit fou à lier. Il faudra aux deux jeunes femmes toute leur force de caractère, dont elles ne manquent pas, mais aussi les leçons qu'elles ont tirées chacune de leur fréquentation assidue de l'école des Précieuses, pour se tirer d'une situation en apparence inextricable. Mais à quel prix ?

 

Mon avis

Un récit entre roman et documentaire.

Je suis partie du principe que ce livre était un documentaire puisqu'il n'est écrit nulle part qu'il s'agit d'une fiction et l'auteur est historien... mais au fil de ma lecture je me suis rendu compte qu'il s'agissait bien plus d'un roman sous forme d'un récit documentaire. J'ai commencé à avoir des doutes lorsque j'ai constaté que l'auteur ne citait pas ses sources. Je trouve cela un peu malheureux parce qu'à force d'écrits comme celui-ci la fiction pourrait envahir la réalité. Je pense qu'on aurait très bien pu faire ce livre d'une façon plus proche de la réalité historique sans en rajouter. Je suis assez perplexe sur le fait de faire d'Hortense et Marie Mancini deux meurtrières... En réalité, même si l'histoire est très intéressante, si on en apprend beaucoup sur l'histoire de la famille de Savoie, on finit par se demander si c'est vrai ou non et personnellement j'ai beaucoup de mal avec ce genre de livre.

L'histoire en elle-même est vraiment intéressante et pour une fois on s'intéresse à des personnages historiques que l'on a eu peu l'occasion de voir. Je ne reviendrai pas sur le résumé, l'essentiel étant dit.

J'ai trouvé ce livre bien écrit mais très lourd pour ma part. Beaucoup trop de détails sur les batailles militaires qui pour moi n'apportent rien à l'histoire en elle-même. Beaucoup de dates, beaucoup de lieux, bien trop de personnages, on s'emmêle les pinceaux! Un peu trop indigeste pour moi et je me suis retenue de sauter des passages entiers... Je suis donc assez déçue de cette lecture...

 

3 mars 2018

Mousseline la Sérieuse/Sylvie Yvert

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Mousseline la Sérieuse/Sylvie Yvert

Éditeur : Editions Héloïse d'Ormesson (2016)

Résumé

Sylvie Yvert se glisse dans les pas de Madame Royale et donne voix à cette femme au destin hors du commun qui traversa les événements avec fierté et détermination. Sous sa plume délicate et poignante, la frontière entre victoire collective et drame intime se trouble pour révéler l’envers du décor de cette histoire de France que nous croyons connaître.

Mon avis

Aujourd'hui, je renoue avec ma passion qui est l'histoire moderne et notamment tout ce qui touche de près ou de loin à Marie-Antoinette. D'ordinaire, je m'abstiens de lire ce genre de romans historiques parce que j'ai l'impression de lire l'avis de l'auteur plutôt que des faits. Le problème avec les historiens, c'est qu'ils ont toujours du mal à rester neutres dans leurs propos. D'autant qu'ici, il ne peut y avoir que de l'interprétation du passé, la principale intéressée, Mousseline la sérieuse n'était plus de ce monde depuis 1851. Je me suis toutefois laisser tenter, espérant en apprendre un peu plus sur elle.
D'un point de vue historique et pour avoir lu un certain nombre de biographies sur la fille de Marie-Antoinette, je pense que le livre est assez fidèle à la réalité en ce qui concerne les faits, les anecdotes relatés. L'auteur s'est très bien documentée. En ce qui concerne les sentiments et le caractère de Marie-Thérèse, il y a forcement une part subjective de l'auteur même si les historiens s'accordent assez sur le caractère de l'orpheline. Beaucoup diront que le livre s'étend plus sur la période révolutionnaire que sur la période impériale. Cela est assez normal en réalité, l'auteur ayant basé (je pense) son roman autour de ses résultats de recherches. Hors après la Révolution, alors que l'Orpheline était la seule survivante des atrocités révolutionnaires, elle devenait en quelque sorte, une héroïne sublimée et beaucoup y allaient de leur plume pour raconter l'histoire de la famille. Aussi, beaucoup de personnes, anciens membres de la cour ou membres du personnel de la famille royale, nostalgiques, aimaient raconter des anecdotes d'un temps révolus. Tous ces témoignages nous permettent aujourd'hui de connaitre l'intimité de la royauté française. Comme on peut le percevoir dans le roman, en grandissant, Marie-Thérèse parlait peu du fait de sa grande timidité et n'ayant confiance qu'en peu de personnes, elle ne se livra pas sur ses sentiments et sur sa vie d'adulte après sa libération. L'auteur de ce fait, ne souhaitant probablement pas spéculer sur cette période de l'histoire et souhaitant rester au plus près de la réalité à sans doute préféré ne pas inventer pour pallier le manque de sources.
La forme romancée est intéressante, elle donne une humanité au livre, au point que l'on se surprend à penser que le récit est authentique, qu'il s'agit réellement de son journal. J'ai beaucoup apprécié ce livre car j'ai appris de nouvelles choses sur le sujet. Je savais que lors de leur captivité, la famille était plus que jamais soudée et cet ouvrage nous le fait ressentir. Je le conseille aux lecteurs fascinés par l'histoire mais qui n'apprécient pas de lire des livres qui ne font que consigner des événements, des noms de batailles, des noms de ministres, des dates qui se succèdent, aseptisés de toute humanité. Nous connaissons plus ou moins les faits et les souffrances de Marie-Thérèse mais sous la forme d'un roman, nous pouvons ressentir toutes ses émotions. Même s'il s'agit en quelque sorte de l'interprétation de l'auteur, en confrontant le caractère connu de la jeune fille avec son vécu, il est difficile de pouvoir imaginer d'autres sentiments. La détresse et la tristesse de celle qui, dit-on, avait les yeux rougis, se ressentent à travers les mots utilisés dans ce roman.

3 mars 2018

Marie-Antoinette et le comte Fersen, La correspondance secrète

 

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Marie-Antoinette et le comte Fersen

La correspondance secrète

Evelyn Farr

Avril 2016

Présentation des Editions l'Archipel

 

Le comte suédois Axel de Fersen (1755-1810) fut bien plus, à la cour de Versailles, que le stratège qui donnait des conseils politiques à Louis XVI, et l’ami dévoué qui organisa l’évasion de la famille royale en 1791. Cet homme d’une parfaite éducation fut, surtout, l’amant de la reine de France, Marie-Antoinette (1755-1793). Et l’amour de sa vie. 
Les carnets de Fersen, publiés au début du xxe siècle, avaient été censurés ; quant à la correspondance des deux amants, il n’en a jamais existé que des éditions incomplètes. Pour la première fois, voici rassemblée l’intégrale des lettres qu’ils échangèrent – dont six missives inédites. Enfin décryptés, certains passages raturés révèlent l’intensité de leurs sentiments. 
Chiffres, encres invisibles, intermédiaires, sceaux secrets, doubles enveloppes, noms de codes : autant de témoignages d’une passion inavouable. Ils donnent à voir une reine frondeuse et indépendante, qui osa braver les dangers et  aimer sans retenue l’homme qui avait gagné son cœur

 

Mon avis

 

J'attendais avec impatience la sortie de ce livre, car je suis une grande passionnée d'histoire et surtout de tout ce qui touche de près ou de loin à Marie-Antoinette. Depuis toujours, les historiens sont divisés en ce qui concerne la relation amoureuse qu'entretenait (ou non) la reine de France et le comte Fersen. J'avoue qu'après avoir lu diverses choses sur le sujet, je n'arrivais pas vraiment à me faire une idée. Comment une reine de France, dont la vie était minutée, observée aurait-elle pu avoir une relation adultérine? D'autre part, comment une femme décrite comme très belle aurait-elle pu être aussi proche d'un homme sans en éprouver un soupçon d'amour? un homme considéré comme l'un des plus beaux des cours d'Europe et qui semblait selon les témoignages, passer un temps considérable en sa compagnie? Comment dans ce cas se faire un avis? Pourquoi ne pas demander aux protaonistes eux-mêmes?

Grâce à Evelyn Farr et la correspondance qu'elle a rapporté dans son ouvrage, j'ai pu (enfin!) me faire ma propre idée sur cette question! C'est le premier point positif! Le second : pouvoir entrer dans l'intimité de la reine, pouvoir contempler son écriture, la forme de ses lettres, son style, ses émotions, sa nature, découvrir des traits de son caractère sans passer par les dires d'un historien. On découvre sa vie de famille, son entourage, ses amis, ses joies et ses peurs. A travers sa correspondance, on découvre sa vie intime, certes, mais aussi ses conditions de détention lors de la période révolutionnaire, elle y apparaît comme une femme intelligente, battante, une diplomate qui fera tout pour sauver sa famille. Quant aux lettres de Fersen, elles transparaissent sa volonté inébranlable de sauver la monarchie française, sa dévotion pour ses amis et sa chère soeur, ses relations, ses ambitions carriéristes et ses désespoirs.

 

Quelques points négatifs viennent toutefois modérer mon enthousiasme. Tout le premier chapitre m'a malheureusement vraiment ennuyé! Je me suis empêchée par une grande volonté, de sauter des passages entiers. Il consiste surtout en la description du système d'encodage des lettres pour cacher leur contenu aux yeux indiscrets. Il est très intéressant de savoir l'existance de ces systèmes de code, mais tout un châpitre!! très long... On s'impatiente! Tout le long je me demandais ''mais enfin, quand les lettres vont-elles arriver?''. Pour ma part, je pense que cette partie n'apporte pas grand chose à un public non initié... Beaucoup de répétitions la jalonnent, de plus il y a des répétitions dans la seconde partie où se trouvent les lettres et les explications associées.

 

Je recommande toutefois la lecture de cet ouvrage pour les personnes, qui comme moi, souhaiteraient entrer dans la vie intime de cette reine légendaire qui a fait couler beaucoup d'encre. Pour ma part, je préfère vous laissez vous faire votre propre avis sur la question :)

27 février 2018

Mille femmes blanches/Jim Fergus

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Mille femmes blanches

Jim Fergus

Pocket 2011

 

Résumé :

 

En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles… L’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption…

 

Mon avis :

 

J'ai beaucoup aimé ce roman construit sur la base de faits réels. Même si nous ne savons pas si l'histoire est inventée de toutes pièces, certains personnages comme Little Wolf, les chefs Sioux et Crows présentés ont bien existé. La plupart des batailles et massacres ont également eu lieu. Même si l'histoire est parfois très dure, elle rappelle le calvaire qu'ont vécu ces peuples indiens, leur volonté de défendre leur mode de vie, leur religion, leurs traditions. Devant l'avancée de l'homme blanc, le vole de leur terre, les traités bafoués, certains peuples décident déjà d'entrée dans les réserves pour sauver ce qu'ils peuvent. D'autres comme Little Wolf préfèrent mourir que de vivre en esclaves. L'auteur réussit très bien à nous transporter dans les campements, dans les prairies au fil des voyages et des déplacements de ces nomades. La nature y est très bien décrite, elle apporte une touche d'évasion et on comprend pourquoi le peuple Cheyenne est si attaché à son mode de vie et refuse ce que l'homme blanc appelle le progrès. La vie s'écoule selon un rythme plus lent, les indiens prennent le temps de vivre. Lors de l'arrivée des femmes blanches, on s'attend à un choc des civilisations. Comment apprendre à vivre différemment, trouver un sens à des traditions qui paraissent parfois absurdes? Au fil de la lecture, nous aussi nous apprenons à vivre avec ce peuple et nous nous posons des questions sur notre propre civilisation, notamment la notion de bonheur qui semble être inventée par l'homme blanc. Les Indiens ne se posent pas la question de savoir s'ils sont heureux, ils ne se posent pas de questions existentielles, ils vivent, profitent du moment présent...

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23 février 2018

Rosemary, l'enfant que l'on cachait/Kate Clifford Larson

 

 

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Rosemary, l'enfant que l'on cachait

Kate Clifford Larson

Editions des Arènes, Paris, 2016

 

Résumé

Rosemary est la petite sœur du futur président John Fitzgerald Kennedy. Différente des autres membres de la fratrie, elle accuse un léger retard mental associé à des troubles de l’humeur. Pour le père, Joe Kennedy, obsédé par la réussite, sa famille doit incarner le rêve américain. Ce n’est pas le cas de Rosemary.
Un peu rebelle, elle affectionne les fêtes, pratique la voile et le tennis. En 1939, elle obtient un diplôme d’éducatrice auxiliaire, mais son comportement effraie son père. Frénétique dans sa recherche de méthodes pour la soigner, il va trop loin et fait lobotomiser sa fille à la fin de l’année  1941. L’opération tourne mal. La jeune femme en sort lourdement handicapée, à la fois physiquement et mentalement. Elle est alors internée, cachée, effacée. Pendant longtemps, ses frères et sœurs ignorent même ce qu’est devenue Rosemary.

Mon avis

Un très bon livre que j'ai lu en une journée. Bien informée de par ses recherches, l'auteur site des sources sérieuses et n'invente rien. Le style est clair et la lecture est fluide. L'auteur revient sur l'histoire des familles Kennedy et Fitzegerarld, l'accès à la richesse et la notoriété qui poussera Rose et Joseph Kennedy à toujours privilégier une éducation poussée pour leurs enfants. Compétition aussi sportive qu'intellectuelle, Rose est intransigeante et souhaite l'excellence pour sa progéniture au point de contrôler jusqu'au poids des enfants. Dans cette fraterie Rosemary, née avec un retard mental mais plainement consciente de son handicap, se sent sous-estimée. Balotée dans des dizaines d'établissements scolaires, ses parents ne trouvent pas d'institutions capables de répondre aux besoins de leur fille si particulière. Jusqu'au jour où son père décide d'une intervention chirurgicale pour rendre sa fille aussi parfaite que les autres enfants de la famille. Malheureusement, cette intervention se révelera désastreuse.

Ce livre met en lumière le manque de connaissances dans le domaine des maladies mentales au début du 20e, les débordements non contrôlés de certains charlatants s'attribuant le titre de neurologue, la souffrance morale et physique des patients, le développement de l'enseignement Montessori, la honte d'avoir un enfant ''anormal''... A travers l'expérience de Rosemary, l'auteur tente d'expliquer les choix politiques réalisés par le président Kennedy pour le développement de la recherche sur les maladies mentales. Marqué par les conditions de soins de sa soeur, il décide de prendre très au sérieux les droits et bien-être des patients souffrant de maladie mentale.

On ne peut que s'attacher à Rosemary, à ses souffrances, sa joie de vivre, sa beauté, son goût pour la mode, sa volonté de devenir éducatrice pour les jeunes enfants et son destin tragique.

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